doublement

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Réalité trans. On parle de dysphorie ( du grec « dusphoros », signifiant : difficile à supporter ) de genre, lorsqu’il y a « inconfort ou détresse liés à une incongruence entre l’identité de genre d’un individu et le sexe attribué à la naissance« . C’est toujours intéressant de se confronter aux mots. Ce mot me faisait un peu peur, j’avoue, mais lorsque je le regarde de plus près, déjà, je suis obligé de constater qu’il est juste. Mon corps, je l’aime beaucoup, vraiment, c’est assez amusant d’ailleurs quand on y pense, parce qu’il est svelte, joli, correspondant aux critères de beauté d’aujourd’hui, ma santé physique est très bonne. La dernière fois que j’ai fais un bilan de santé le médecin me disait que j’avais un coeur de sportif et que j’étais en très bon état. Simplement, ce corps, le mien, je ne le connais pas, c’est très étrange mais c’est comme ça, je crois, que je peux le mieux exprimer ce que je ressens, c’est que mon propre corps, m’est encore étranger, je ne me « reconnais » pas dans mon enveloppe. Pour en revenir à la définition donc,  » difficile à supporter », je dirais plutôt que c’est un sorte de détachement qui s’opère, je ne ressens pas de dégout, ni de gêne, plus maintenant mais juste une sensation d’à côté de la plaque. Honnêtement çà me fait rire aujourd’hui. Je me dis, mais qu’est-ce que ces seins font là ? ou encore, cet entrejambe est si vide !

Pourquoi désirer quelque chose qu’on à pas ? J’ai réfléchi bien sur, et je considère pour ma part avoir « décidé » d’incarner l’énergie masculine dont j’ai ressenti le manque, enfant. Privé de père, ou du moins ayant ressenti un manque à cet endroit, ma solution de défense à été de devenir ce que j’aurai voulu avoir. Très amusant, d’une certaine façon oui ; tu n’as pas eu de père? Alors devient le pour toi-même. L’idée d’être papa me plait peut-être plus encore que d’être un homme, comme si pour moi, l’essence même du masculin c’était de savoir, pouvoir, incarner – la paternité.

Si j’avais des enfants, j’aimerai leur donner ce que je n’ai pas eu (classique) ! Le manque donc, je me rends compte à quel point toute ma conception de moi-même est construite à partir de cet espace. Mais. Au-delà du manque, l’amour, même le manque d’amour appel l’AMOUR et peut lui donner vie.

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