Et l’essentiel, c’est la littérature

Published on

– Chut ! Mais…

– Je me…

– Mais ce n’est pas possible

Elle le regarde avec des grands yeux, beaux, immenses. Blessés, en colère et tout doux. Il met ses deux mains sur sa bouche, se couvre la parole pour ne plus la heurter, qu’aucun son ne s’échappe. Ce qu’il dit est trop dur à entendre. Pour lui c’est tellement doux. Elle ne veut pas savoir, pas maintenant, c’est trop tôt. Le café.

Il n’est pas fou amoureux d’elle.

Juste, il l’aime. Ce qui revient au même.

Il ne veut pas la forcer à comprendre que tout est ok, qu’il n’y a pas de peine à avoir, mais on ne peut pas retirer la peur à un être, pas aussi rapidement, il n’y a que lui qui puisse le faire. Que elle. Elle ne veut pas ce matin. Pas maintenant, peut-être jamais.

– Je vais m’en aller.

Il se lève.

– Tu pars déjà?

Elle lui tend la main. Lui tiens les doigts.

S’il sentait que c’est ce qu’il devait faire, il lui baiserait les deux petites lèvres resserrées, toujours prête à sourire, on ne sait pas, resserrées, recouvertes de gloss. Elles sont parfaites. Sa peau est parfaite, son visage, carré, dure, poudrée de rose.

Laisser un commentaire