Vices

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Un vice, c’est quelque chose qu’on aime faire, et dont on se reproche le fait que l’on aime ça. On se dit que c’est mal. On ne sait pas, fondamentalement si ça l’est. Dans ma vie ce qui m’a fait mal jusqu’ici, ce sont les femmes, ma mère en premier, mon ex en second, beaucoup plus, beaucoup plus fort, et puis l’Autre. Les trois personnes les plus importantes de ma vie, voilà, ce sont elles. Le tabac aussi, le tabac m’a fait beaucoup de mal, et beaucoup de bien. J’ai tissé de nombreuses amitiés autour du tabac et de l’alcool, le café aussi. Tout ça fait mal au cœur, ça ébranle, ça secoue, ça excite, ça crie, ça hurle, ça fait trembler et jouir. Courir. Tout ça m’a fait exister. J’adore les vices. Voler, c’est excitant, et c’est quand même beaucoup moins chiant que d’être enfermé dans un travail où on contrôle vos heures d’entrée et de départ, de pause, de sortie, de sommeil. Pour autant, quand on vole trop, ou mal, on fini en prison et ça revient à peu près au même : sorties, vêtements, nourriture, rythme de sommeil et de nuits contrôlées. Tout ça derrière des barreaux, dans un espace clos, enfermé avec des autres pas choisis. Pas choisir sa vie, c’est un drame, assez fréquent. Je crois que beaucoup de personnes oublient qu’elles ont choisi de vivre, qu’elles sont venues pour quelque chose à faire qui leur ferait plaisir, je crois que la majorité d’entre-nous vivons morts. Il faut mourir plusieurs fois pour se réveiller de cela, de cette torpeur acidifiante qui détruit le moral et sape l’énergie physique, nous empêche d’avancer dans la beauté et dans l’amour, les câlins, les baisers, le recueillement, les mariages. Impossible de tenir ensemble si personne n’est plus soi-même. Bien sur que c’est caduc, si tu ne te connais pas et je ne me connais pas et que nous essayons de faire un truc ensemble parce qu’avoir des enfants quand même, ça ça pousse à l’intérieur, c’est le rappel quand même tonitruant que si quand même, ouf, on est bien vivant, pas encore mort. La plupart d’entre nous, je parle de la génération 1980-2000, je pense qu’on a été conçu comme ça ; pour rappel. On est le dernier espoir d’esprits trop détachés d’eux-mêmes pour se suffire. Il y avait besoin de matière nouvelle, de fraîcheur. C’est ainsi peut-être éternellement, je n’espère pas. Génération réveil matin. Dring… Ça pousse encore.

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